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Guides de pratique clinique
Contraception chez les patientes transplantées (rein, foie, cœur, poumon)
15/02/2021
Libre d'accès

  • L'initiation et la gestion de la contraception chez une femme transplantée relève du spécialiste. Le présent guide est destiné aux médecins généralistes à titre informatif.
  • Les patientes doivent recevoir une information sur les différents modes de contraception à utiliser dès que la greffe est envisagée.
  • Toute méthode contraceptive doit être adaptée à chaque femme et choisie par et avec elle, en concertation avec le gynécologue et le service de transplantation en fonction de sa réalité quotidienne et des éventuelles contre-indications.
  • Le médecin généraliste peut prescrire une contraception d'urgence en concertation avec le gynécologue et le service de transplantation.
  • Certains traitements immunosuppresseurs ont un potentiel tératogène, voire génotoxique, et sont contre indiqués en l'absence de méthode contraceptive efficace. Les méthodes barrières (dont les préservatifs) ne constituent pas une méthode fiable de contraception si elles sont utilisées comme seule méthode contraceptive (taux d'échec élevé)

L'initiation et la gestion de la contraception chez une femme transplantée relève du spécialiste.

Méthodes contraceptives selon l'organe transplanté

  Contraception estroprogestative Progestatif seul Dispositif intra-utérin Méthode barrière
Rein Autorisée* Autorisée* Autorisée* Autorisée*
Foie Contre-indications :
- syndrome de Budd-Chiari
- transplantation hépatique pour adénome ou adénomatose hépatique
Coeur A discuter au cas par cas avec le gynécologue et le cardiologue référent
Poumon Autorisée*
* en respectant les contre-indications de la population générale

Cas particuliers chez les patients transplantés selon le traitement reçu

Certains traitements immunosuppresseurs ont un potentiel tératogène, voire génotoxique (comme pour le mycophénolate), et sont contre indiqués en l'absence de méthode contraceptive efficace.
Sirolimus Contraception efficace nécessaire et à poursuivre 12 semaines après son arrêt
Evérolimus Contraception efficace nécessaire et à poursuivre 8 semaines après son arrêt
Mycophénolate mofénil ou sodique Chez les femmes transplantées :
  • Contraception efficace nécessaire avant, pendant et jusqu'à 6 semaines après le traitement, à moins que l'abstinence ne soit la méthode contraceptive choisie.
  • Avant l'instauration ou la poursuite du mycophénolate :
    • information et remise du guide ANSM sur les risques de tératogénicité et génotoxicité du produit
    • information sur les différents moyens de contraception : utilisation de 2 méthodes complémentaires de contraception à privilégier, mais non obligatoire
    • formulaire d'accord de soins et de contraception à signer par la patiente et le prescripteur
    • test de grossesse (sanguin ou urinaire) nécessaire avant le début du traitement
Chez les couples où l'homme prend du mycophénolate :
  • Pas de preuve à ce jour de l'existence d'un risque de malformations ou de fausses couches, mais risque de génotoxicité ne pouvant être complètement exclu.
  • Contraception efficace nécessaire pour l'un ou l'autre des partenaires pendant la durée du traitement et jusqu'à au moins 90 jours après son arrêt.

  • Une greffe d'organe compliquée est définie par un échec (aigu ou chronique) ou un rejet ou une allogreffe cardiaque compliquée de vasculopathie.
  • Dans tous les cas, l'initiation et la gestion de la contraception relève du spécialiste.
  • La prescription doit toujours se faire dans le respect des contre-indications de la population générale. Pour plus d'informations, voir méthodes contraceptives utilisables dans la population générale

    Guide de pratique clinique

    Contraception : méthodes utilisables

    .
  • Méthodes utilisables :
    • méthodes barrières : utilisables dans tous les cas
    • progestatifs seuls (forme orale microprogestative, implant à l'étonogestrel, acétate de médroxyprogestérone injectable) : possible, balance bénéfice/risque en faveur
    • autres méthodes (dispositif intra-utérin, contraception estroprogestative) : selon l'organe transplanté et la situation clinique de la patiente

  • Le médecin généraliste peut prescrire une contraception d'urgence en concertation avec le gynécologue et le service de transplantation.
  • La prescription doit toujours se faire dans le respect des contre-indications de la population générale. Pour plus d'informations, voir les guides Méthodes utilisables

    Guide de pratique clinique

    Contraception : méthodes utilisables

    et Contraception d'urgence

    Guide de pratique clinique

    Contraception d'urgence

    .
  • En cas de greffe non compliquée ou compliquée, il est possible d'utiliser, en respectant les contre-indications :
    • un progestatif à l'acétate d'ulipristal (EllaOneÒ)
    • un progestatif au lévonorgestrel (NorlevoÒ)
  • L'utilisation du DIU au cuivre :
    • balance bénéfice/risque en faveur en cas de greffe non compliquée
    • balance bénéfice/risque en défaveur en cas de greffe compliquée

Auteurs de la synthèse : Hyron, Hélène; Tangtakoun, Annie; Rambaud, Claire