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  • Trois méthodes sont disponibles en France :
    • lévonorgestrel per os (dose unique de 1,5 mg)
    • ulipristal acétate per os (dose unique de 30 mg)
    • dispositif intra-utérin au cuivre
  • La contraception d'urgence hormonale est une méthode de rattrapage, qui ne vise pas à être utilisée de façon régulière.
  • Le risque d'échec est plus élevé que les contraceptions régulières.
  • La nulliparité/nulligestité n'est pas une contre-indication à l'utilisation du dispositif intra-utérin au cuivre comme méthode de contraception d'urgence.

  • La contraception d'urgence désigne les méthodes contraceptives qu'une femme peut utiliser pour prévenir la survenue d'une grossesse non prévue après un rapport sexuel non ou mal protégé (échec ou usage défectueux d'une méthode contraceptive comme l'oubli de pilule ou la déchirure d'un préservatif).

  • Il existe deux types de méthodes :
    • la contraception d'urgence hormonale au lévonorgestrel (LNG) ou ulipristal acétate (UPA)
      • méthode de rattrapage ne visant pas à être utilisée de façon régulière (risque d'échec plus élevé que les méthodes de contraception régulières)
    • le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre
      • méthode de contraception d'urgence de loin la plus efficace jusqu'à 5 jours après la date présumée de l'ovulation
      • point de départ possible d'une contraception régulière
      • mais plus difficile à mettre en œuvre
Tableau 1. Méthodes de contraception d'urgence disponibles en France
  Délai d'utilisation maximal après rapport sexuel non/mal protégé Modalités d'accès
Prise en charge
Lévonorgestrel Norlevo® per os(dose unique de 1,5 mg) 72 heures (3 jours)
idéalement le plus tôt possible
Prescription médicale facultative - Gratuite pour les mineures sans prescription
- Remboursement à 65 % si prescription
Ulipristal acétate EllaOne® per os
(dose unique de 30 mg)
120 heures (5 jours)
idéalement le plus tôt possible
Dispositif intra-utérin
au cuivre
120 heures (5 jours)
idéalement le plus tôt possible
Sur prescription d'un médecin ou d'une sage-femme Remboursement à 65 % sur prescription

  • Lévonorgestrel per os (dose unique de 1,5 mg) : progestatif agissant principalement en inhibant ou en retardant l'ovulation.
  • Ulipristal acétate per os (dose unique de 30 mg) : modulateur sélectif des récepteurs à la progestérone agissant principalement par inhibition ou retardement de l'ovulation.
  • Dispositif intra-utérin au cuivre :
    • effet cytotoxique du cuivre sur les gamètes inhibant ainsi la fécondation
    • inflammation locale de l'endomètre empêchant l'implantation de l'ovocyte fécondé dans l'utérus

  • Lévonorgestrel per os Norlevo® (dose unique de 1,5 mg) :
    • jusqu'à 72h (3 jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé (indication de l'AMM) mais de préférence dans les 12h après le rapport, à n'importe quelle période du cycle menstruel sauf en cas de retard des règles (voir contre-indications)
    • d'autant plus efficace qu'elle est utilisée précocement après le rapport non ou mal protégé
  • Ulipristal acétate per os EllaOne® (dose unique de 30 mg) :
    • jusqu'à 120h (5 jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé, à n'importe quelle période du cycle menstruel, sauf en cas de retard des règles (voir contre-indications)
    • d'autant plus efficace qu'elle est utilisée précocement après le rapport non ou mal protégé
  • Dispositif intra-utérin au cuivre :
    • jusqu'à 120 h (5 jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé

  • Dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre :
    • celles des DIU, en particulier : malformations utérines, infections en cours ou saignements inexpliqués

      Guide de pratique clinique

      Contraception : méthodes utilisables

    • le DIU au cuivre est contre-indiqué en cas de grossesse évolutive en raison du risque d'infection génitale grave et d'avortement septique
    • la nulliparité/nulligestité n'est pas une contre-indication
  • Lévonorgestrel (LNG) : hypersensibilité au LNG
  • Ulipristal acétate (UPA) : hypersensibilité à l'UPA

  • Lévonorgestrel (LNG) ou Ulipristal acétate (UPA) :
    • poids corporel ou indice de masse corporelle (IMC) élevés : données limitées et non concluantes d'une baisse d'efficacité
    • l'utilisation répétée de la contraception d'urgence au cours d'un même cycle est possible mais n'est pas recommandée
  • Lévonorgestrel per os (dose unique de 1,5 mg) :
    • déconseillé chez les femmes présentant un risque de grossesse ectopique (antécédents de salpingite ou de grossesse extra-utérine GEU)
  • Ulipristal acétate per os (dose unique de 30 mg) :
    • non recommandé en cas d'insuffisance hépatique sévère et d'asthme sévère insuffisamment contrôlé par un glucocorticoïde oral
  • Dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre : avant la pose, évaluer et écarter un risque infectieux : rechercher une infection à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae, notamment en cas :
    • d'infection sexuellement transmissible
    • d'infection génitale haute en cours ou récente
    • d'âge < 25 ans
    • de partenaires multiples
  • Pour les autres précautions d'emploi, se référer aux résumés des caractéristiques des produits.

  • Les méthodes de contraception d'urgence ne sont pas abortives et ne sont pas indiquées en cas de grossesse évolutive.
  • L'utilisation accidentelle d'une contraception d'urgence hormonale n'entraîne pas d'effets indésirables chez la mère, le déroulement de la grossesse ou le fœtus.
  • Le DIU n'est pas indiqué pendant la grossesse, et ne doit pas être employé à cause du risque d'infection génitale grave et d'avortement septique spontané.

  • Lévonorgestrel per os Norlevo® (dose unique de 1,5 mg) :
    • allaitement non recommandé pendant 8 heures après la prise de lévonorgestrel (allaiter juste avant la prise du comprimé)
  • Ulipristal acétate per os EllaOne® (dose unique de 30 mg) :
    • après la prise d'ulipristal acétate, allaitement non recommandé pendant une semaine (au cours de cette période, tirer et jeter le lait maternel afin de maintenir la stimulation de la lactation)

  • Contraception d'urgence hormonale au LNG ou UPA : généralement modérés et de courte durée.
Tableau 2. Effets indésirables du lévonorgestrel et de l’ulipristal acétate
  Effets indésirables communs Effets indésirables spécifiques
Lévonorgestrel
  • troubles des règles (spotting, retard ou avance de règles)
  • fatigue
  • nausées, vomissements
  • douleurs abdominales
  • céphalées, vertiges
  • tension mammaire
  • diarrhées
Ulipristal acétate
  • troubles de l'humeur
  • myalgies
  • douleurs dorsales
  • douleurs pelviennes
  • Dispositif intra-utérin au cuivre : ceux propres au DIU en général :
    • risque d'expulsion, risque de perforation lié à la pose
    • effets sur les règles (règles plus importantes ou dysménorrhée)
    • complications infectieuses

  • Lévonorgestrel (LNG) et Ulipristal acétate (UPA) per os en dose unique :
    • inducteurs enzymatiques (anticonvulsivants, rifabutine, rifampicine, griséofulvine, antirétroviraux, millepertuis) : dans ce cas, il est possible de doubler la dose du LNG et l'utilisation de l'UPA n'est pas recommandée
    • utilisation simultanée du LNG et de l'UPA
  • Ulipristal acétate per os (dose unique de 30 mg) : autre contraceptif hormonal
  • Dispositif intra-utérin au cuivre : aucune interaction

  • Lévonorgestrel per os (dose unique de 1,5 mg) et Ulipristal acétate per os (dose unique de 30 mg) :
    • pharmacie : avec ou sans prescription (gratuit et anonyme pour les mineures, et sans le consentement des titulaires de l'autorité parentale) ; un homme peut acheter une contraception hormonale d'urgence puisque ces médicaments ne sont pas soumis à prescription médicale
    • centres de santé sexuelle (ex-CPEF) : délivrance anonyme et gratuite pour les mineures, pour les majeures souhaitant garder le secret ou sans couverture sociale
    • infirmeries scolaires : délivrance anonyme et gratuite pour les élèves des collèges et lycées (mineures ou majeures)
    • services universitaires et interuniversitaires de médecine préventive et de promotion de la santé : délivrance anonyme et gratuite pour les étudiantes
  • Dispositif intra-utérin au cuivre : Nécessité d'une prescription par un médecin ou une sage-femme pour la délivrance.

Auteurs de la synthèse : Hyron, Hélène; Frémaux, Simon; Tangtakoun, Annie