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Guides de pratique clinique
Syndrome du bébé secoué : repérage et conduite à tenir
7/01/2017
Libre d'accès
Thème : Traumatologie

  • Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien infligé par secouement.
  • Il survient la plupart du temps chez un nourrisson de moins de 1 an, souvent moins de 6 mois.
  • Le taux de récidive du secouement est élevé : plus de la moitié des enfants ont été secoués de façon répétée. Il faut donc détecter le plus tôt possible les premiers signes de violence.
  • Dans les cas les plus graves, l'enfant est trouvé mort.

  • Tous les milieux socio-économiques, culturels, intellectuels peuvent être concernés.
  • L'existence de violence familiale, d'un isolement social et familial, d'une problématique de consommation d'alcool ou de drogue illicite sont des facteurs de risque supplémentaires.
  • Les facteurs de risque identifiés liés à l'enfant sont :
    • sexe masculin
    • prématurité ou complications médicales périnatales
    • séparation mère enfant en période néonatale
    • grossesse multiple ou rapprochée
    • grossesse non désirée
    • pleurs inconsolables
    • difficulté d'acquisition d'un rythme de sommeil régulier, troubles du sommeil
    • difficultés alimentaires
    • interventions antérieures des services sociaux
  • L'auteur du secouement est la plupart du temps :
    • un homme vivant avec la mère
    • ou un gardien de l'enfant (assistante maternelle, nourrice non agréée), en cause dans environ 1 cas sur 5
    • l'auteur a souvent une méconnaissance importante des besoins ou comportements normaux de leur enfant

  • La maltraitance chez l'enfant

    Guide de pratique clinique

    Maltraitance chez l'enfant : repérage

    est plus fréquente qu'on ne le croit : y penser souvent.
  • Sensibiliser au danger du secouement et sur les mesures pour l'éviter par un message simple : « Si l'enfant pleure et que vous n'en pouvez plus, le mieux est de coucher l'enfant sur le dos dans son lit, de quitter la pièce, puis de demander de l'aide ».
  • Parler de la prévention dans les jours qui suivent le retour de la maternité, en abordant notamment la question des pleurs du nourrisson et la possibilité d'en être exaspéré.
  • Proposer une aide appropriée : sages-femmes, puéricultrices de la PMI, avec des visites à domicile ou des consultations en PMI, et éventuellement des travailleurs d'intervention sociale et familiale...

Signes orientant vers une atteinte neurologique

  • Malaise grave, troubles de la vigilance allant jusqu'au coma, apnées sévères, convulsions, hypotonie, grande pâleur, plafonnement du regard, évoquant une atteinte grave avec hypertension intracrânienne aiguë, voire un engagement
  • Autres signes : moins bon contact, diminution des compétences de l'enfant

Signes non spécifiques d'atteinte neurologique

  • Modifications du comportement (irritabilité, modifications du sommeil ou des prises alimentaires)
  • Vomissements, sans fièvre, sans diarrhée, souvent catalogués à tort de gastro-entérite
  • Pauses respiratoires, pâleur, bébé douloureux

Anamnèse

  • Absence d'intervalle libre : le secouement entraîne immédiatement des symptômes ; mais il peut y avoir un délai entre le secouement et la consultation
  • Retard de recours aux soins
  • Absence d'explications des signes, ou incompatibles avec le tableau clinique ou le stade de développement de l'enfant, ou changeantes
  • Histoire spontanément rapportée d'un traumatisme crânien minime
  • Consultations antérieures pour pleurs ou traumatisme quel qu'il soit
  • Histoire de mort(s) dans la fratrie

Examen clinique

  • Complet, sur un nourrisson dévêtu, comportant :
    • la palpation de la fontanelle
    • la mesure du périmètre crânien, à reporter sur la courbe en cherchant un changement de couloir
    • la recherche d'ecchymoses sur tout le corps, y compris sur le cuir chevelu, la face, sur et derrière les oreilles, l'intérieur de la bouche, le cou, les creux axillaires
  • Intérêt majeur de l'association de certains signes :
    • association de vomissements avec une tension de la fontanelle, des convulsions, une hypotonie axiale, un trouble de la vigilance
    • association de convulsions avec une hypotonie axiale, une tension de la fontanelle
    • une tension de la fontanelle avec cassure vers le haut de la courbe de périmètre crânien

  • Faire part aux parents de son inquiétude sur l'état de l'enfant.
  • Hospitaliser l'enfant en urgence pour que des examens soient réalisés :
    • se mettre en contact avec l'équipe hospitalière avant d'y adresser l'enfant
    • s'assurer que le bébé est amené à l'hôpital par ses parents
  • A l'issue des investigations cliniques et paracliniques, le signalement sera fait à la justice (procureur de la République) avec copie à la CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes) (voir conduite à tenir devant une suspicion de maltraitance).