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Guides de pratique clinique
Pneumonie à Mycoplasma pneumoniae chez enfants et adultes
18/07/2024
Libre d'accès

  • Penser à une pneumonie à Mycoplasma pneumoniae devant :
    • un tableau clinique de pneumonie aiguë communautaire d’installation progressive, parfois accompagné de signes extra-respiratoires
    • une pneumonie aiguë communautaire ne s’améliorant pas sous amoxicilline ou amoxicilline-acide clavulanique à 48h-72h
  • En cas de suspicion clinique :
    • une radiographie thoracique de face est indiquée : elle ne doit pas retarder le début de l’antibiothérapie.
    • une antibiothérapie probabiliste par macrolides doit être débutée.
      • 1e intention : clarithromycine ou azithromycine (Tableau3)
      • 2e intention : alternatives
  • L’évolution sous antibiothérapie, notamment de la fièvre, doit être favorable dans les 48h-72h. La toux peut durer 3-4 semaines.

  • Les infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae peuvent survenir à tout âge.
  • Elles sont :
    • plus fréquentes chez les enfants et adultes de moins de 40 ans
    • rares avant 4 ans et après 60 ans
  • En 2023, une augmentation inhabituelle de leur incidence a été observée.
  • Les épidémies sont habituellement cycliques.
  • Mycoplasma pneumoniae est la 2e bactérie la plus fréquemment impliquée dans les pneumonies aiguës communautaires après le pneumocoque.

  • La transmission est interhumaine, via les gouttelettes respiratoires.
  • En période épidémique, le port du masque chirurgical par les malades et les professionnels de santé est nécessaire, notamment en présence de symptômes respiratoires.

  • L’incubation est en général de 1 à 4 semaines.
  • Mycoplasma pneumoniae est responsable d’infections des voies respiratoires supérieures et inférieures :
    • rhino-pharyngite
    • trachéo-bronchite et bronchite aiguës
    • pneumonie
  • La majorité des cas d’infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae guérissent spontanément et ne justifient pas de prescription d’antibiotiques.
  • En cas de pneumonie, l’évolution est favorable sous traitement antibiotique dans la majorité des cas.
  • Des complications et des manifestations rares (notamment cutanées ou neurologiques) peuvent survenir et nécessiter une hospitalisation.
  • La toux peut perdurer 3 à 4 semaines.

  • Le diagnostic de pneumonie àMycoplasma pneumoniae est à suspecter :
    • d’emblée en cas de tableau clinique évocateur :
      • signes cliniques non spécifiques et respiratoires (Tableau1)
      • avec des signes extra-respiratoires (Tableau2) dans un quart des cas
      • d’installation souvent progressive
      • avec un état général conservé
    • à 48-72h : en cas de pneumonie aiguë communautaire ne s’améliorant pas sous traitement de première intention d’une pneumonie franche lobaire aiguë
      1e intention pour la PFLA : amoxicilline pour les sujets jeunes sans comorbidité, et amoxicilline/acide clavulanique pour les sujets âgés ou ayant des comorbidités
  • La présence de cas groupés est évocatrice du diagnostic.
Tableau 1. Pneumonie à Mycoplasma Pneumoniae : signes cliniques non spécifiques et respiratoires
Signes non spécifiques Signes respiratoires
  • fièvre peu élevée
  • toux
  • céphalées
  • arthro-myalgies
  • malaise
  • ils peuvent être discrets à l’examen
  • ils se développent dans les jours suivant le début des symptômes avec un éventuel intervalle libre
  • l’auscultation pulmonaire n’est pas spécifique
    • crépitants uni ou bilatéraux
    • ronchi
    • sibilants
    • voire un syndrome de condensation

Tableau 2. Principales manifestations extra-respiratoires en cas de pneumonie à Mycoplasma Pneumoniae
 
Dermatologiques
Chez 10%
des enfants
 
 
Neurologiques
Chez 6% des
patients hospitalisés
 

Hématologiques




Cardiologiques




Rhumatologiques



  • érythème noueux
  • éruptions cutanéo-muqueuses (par exemple le syndrome de Stevens-Johnson ou le syndrome d'éruption cutanée et de mucosite induit par Mycoplasma pneumoniae)
  • méningite aseptique
  • encéphalite et encéphalomyélite disséminée aiguë
  • ataxie cérébelleuse
  • myélite
  • neuropathie périphérique
  • anémie hémolytique
  • purpura thrombopénique
  • péricardites
  • myocardites
  • arthralgies
  • arthrites (rares)

Des complications respiratoires peuvent survenir :

  • exacerbation de maladie respiratoire chronique
  • crise d’asthme inaugurale
  • pneumonie sévère hypoxémiante
  • épanchement pleural

  • radiographie thoracique de face en inspiration :
    • elle est indiquée devant une suspicion de pneumonie à Mycoplasma Pneumoniae pour :
      • confirmer le diagnostic de pneumonie aiguë communautaire
      • dépister une complication : épanchement pleural, abcès pulmonaire
      • rechercher un diagnostic différentiel
    • elle ne doit pas retarder le début de l’antibiothérapie
    • un retard radiologique d’environ 72 heures est possible par rapport au début des symptômes
    • les anomalies radiographiques sont variables et non spécifiques :
      • opacités infiltratives mal ou non systématisées, unies ou bilatérales
      • plus rarement : opacité systématisée, segmentaire ou lobaire de densité homogène, bien limitée
  • PCR sur prélèvement respiratoire, pharyngé ou nasopharyngé :
    • elle permet le diagnostic précoce des pneumonies à Mycoplasma pneumoniae
    • non remboursée en ville en 2023
  • Tests sérologiques :
    • ils permettent un diagnostic uniquement rétrospectif sur un virage sérologique à 15 jours d’intervalle
    • ils sont peu utiles à la prise en charge initiale et ne sont pas indiqués en ambulatoire

  • Les critères d’hospitalisation sont les mêmes
    la HAS ne précise pas les critères d’hospitalisation des pneumopathies aiguës communautaires dans le document
    que pour toute pneumonie aiguë communautaire.
  • Devant une suspicion de pneumonie à Mycoplasma pneumoniae, une antibiothérapie probabiliste par voie orale est indiquée en ambulatoire.
  • Les macrolides sont le traitement de référence, avec en 2023 peu de souches résistantes décrites en France :
    • 1e intention : clarithromycine ou azithromycine (Tableau3)
      • du fait de sa longue demi-vie, l’azithromycine expose à un plus grand risque de résistance bactérienne que les autres macrolides
    • 2e intention : voir les alternatives en cas de problèmes d’approvisionnement, d’allergie ou de contre-indication aux macrolides
Tableau 3. Macrolides de première intention en cas de pneumonie à Mycoplasma Pneumoniae
  Enfant Adulte

Clarithromycine
enfant ≤ 60 kg
15 mg/kg/j en 2 prises
(soit 1 dose/poids matin et soir)
pendant 5 jours
500 mg matin et soir
pendant 5 jours
Azithromycine enfant < 25 kg
20 mg/kg/j en 1 prise
(soit 1 dose/poids 1 fois par jour)
pendant 3 jours

enfant ≥ 25 kg
500 mg/j en 1 prise
pendant 3 jours
J1 : 500 mg/j en 1 prise
J2 à J5 : 250 mg/j en 1 prise
 

  • L’évolution sous antibiothérapie, notamment de la fièvre, doit être favorable dans les 48h-72h.
    • Dans le cas contraire, le patient doit être réévalué.
    • A noter que la toux peut durer 3-4 semaines.