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La HAS 2024 a produit une nouvelle recommandation sur le choix et les durées d'antibiothérapies dans la prise en charge de l’impétigo de l’adulte et de l’enfant. Le guide ci-dessous n'a pas encore été mis à jour.

En attendant, consulter le texte intégral sur le site de la HAS.​

  • « Impétigo » : lésions cutanées vésiculo-pustuleuses et secondairement croûteuses, dues à une infection superficielle, non folliculaire de peau, touchant initialement l'épiderme. Il en existe deux formes cliniques : la forme habituelle non bulleuse (environ 70 % des cas) et l'impétigo bulleux qui touche surtout les jeunes enfants (âgés de moins de 2 ans).
  • « Impétiginisation » : infection bactérienne d'une dermatose préexistante. Les dermatoses les plus souvent concernées sont celles entraînant des altérations de l'épiderme et les dermatoses particulièrement prurigineuses : pédiculose du cuir chevelu, gale, varicelle, prurigo ou dermatite atopique.

  • L'impétigo est avant tout une pathologie pédiatrique : pic d'incidence entre 0 et 10 ans et prédominance estivale.
  • Il est principalement dû à SA (Staphylocoque Aureus), parfois au SGA (Streptocoque du Groupe A).

Clinique

  • Lésions cutanées vésiculo-pustuleuses et secondairement croûteuses (forme habituelle non bulleuse).
  • Forme bulleuse préférentiellement chez les jeunes enfants (âgés de moins de 2 ans).
  • Formes graves d'impétigo :
    • ecthyma (forme nécrotique creusante)
    • impétigo avec une surface cutanée atteinte > 2 % de la surface corporelle totale
    • impétigo ayant plus de 6 lésions
    • extension rapide des lésions

Paraclinique

  • Impétigo localisé ou peu étendu : pas de prélèvement bactériologique
  • Formes graves d'impétigo : prélèvement bactériologique des lésions d'impétigo actives (pus, liquide de bulle).

  • Glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique : exceptionnelle en France métropolitaine. Pas de dépistage systématique de glomérulonéphrite aiguë post-streptococcique dans les suites d'un impétigo.

  • Soins de toilette quotidiens ou biquotidiens, avec nettoyage à l'eau et au savon suivi d'un rinçage soigneux.
  • Pas d'application d'antiseptiques locaux.
  • Impétigo localisé ou peu étendu : antibiothérapie locale par mupirocine 2 à 3 fois par jour durant 5 jours (la mupirocine est préférée en première intention à l'acide fusidique, dont le taux de résistance tend à augmenter en France).
  • Formes graves d'impétigo :
    • antibiothérapie orale durant 7 jours, sans attendre les résultats du prélèvement bactériologique (voir tableau 1)
    • applications biquotidiennes de vaseline (après les soins de toilette)
    • pas d'antibiothérapie locale
    • pas de nécessité de prendre en compte le SARM (Staphylocoque Aureus Résistant à la Méthycilline) pour le traitement probabiliste de première intention d'un impétigo (en France, 5 à 10 % de SARM parmi la population de SA communautaires)
  • Impétiginisation: traitement de la dermatose sous-jacente en plus du traitement antibiotique (local ou général) de l'impétigo.
  • Éviction de collectivité : si lésions non protégeables par pansement : 3 jours d'éviction après le début du traitement.
Tableau 1. Antibiothérapie en cas de formes graves d'impétigo
Pathologie Traitement antibiotique 1re intention Si allergie à la pénicilline Durée du TTT
Formes graves d'impétigo Adulte Pristinamycine per os : 1 g x 3 /jour Céfalexine per os : 2 à 4 g/jour
À réévaluer en fonction des résultats des prélèvements bactériologiques
Pristinamycine per os : 1 g x 3 /jour 7 jours
Formes graves d'impétigo
Enfant
Amoxicilline/acide clavulanique
80 mg/kg/ jour
Céfadroxil : 100 mg/kg/ jour
À réévaluer en fonction des résultats des prélèvements bactériologiques
Josamycine : 50 mg/kg/ jour 7 jours

Auteurs de la synthèse : Rambaud, Claire; de Chanaud, Nicolas