Loading...
Accueil Résultats de la recherche Otite moyenne avec épanchement séro-muqueux (Otite moyenne séreuse)
ebm01107
2024/06
2025/01
Guides de pratique clinique
Adapté au contexte français par l’équipe éditoriale
Otite moyenne avec épanchement séro-muqueux (Otite moyenne séreuse)
3/06/2025
Libre d'accès
Les adaptations au contexte français sont affichées en bleu et signalées par le pictogramme

  • Après une otite moyenne aiguë, il est normal d’observer un épanchement dans l’oreille moyenne pendant plusieurs semaines.
  • En cas d’otite moyenne chronique avec épanchement (OME ou otite moyenne séreuse ou sécrétoire), l’épanchement dans l’oreille moyenne persiste pendant plus de 3 mois sans interruption.
  • L’épanchement entraîne une mobilité réduite de la membrane tympanique. L’otoscopie pneumatique et/ou la tympanométrie sont nécessaires au diagnostic. La membrane tympanique est en position normale, neutre ou en rétraction.
  • La principale indication de traitement est un trouble de l’audition. L’OME ne nuit pas de façon permanente au développement de la parole chez l’enfant en bonne santé générale.
  • Si l’épanchement persiste dans l’oreille moyenne pendant plus de 3 mois sans interruption, il faut orienter l’enfant vers un spécialiste ORL pour une évaluation. La décision thérapeutique est toujours individuelle.

  • Les facteurs de risque de l’otite moyenne aiguë et de l’OME sont essentiellement les mêmes .
  • L’incidence de la maladie est la plus élevée chez les enfants âgés de 1 à 2 ans.
    • L’incidence des infections des voies respiratoires supérieures et de l’otite moyenne aiguë (OMA) est la plus élevée chez les enfants de moins de 2 ans.
    • Chez le jeune enfant, la trompe d’Eustache courte et horizontale facilite le passage de l’écoulement nasopharyngé vers l’oreille moyenne.
  • L’OME se développe souvent en conséquence d’une OMA, lorsque l’épanchement dans l’oreille moyenne ne disparaît pas normalement dans les mois qui suivent.
  • L’OME peut également se développer en conséquence de problèmes fonctionnels et/ou structurels de la trompe d’Eustache.
    • Par exemple, une hypertrophie des végétations adénoïdes peut obstruer l’ouverture de la trompe d’Eustache, ou une fente palatine peut provoquer un dysfonctionnement des muscles entourant la trompe d’Eustache

      Guide de pratique clinique

      Fente labiale et palatine

      .

  • La déficience auditive est le symptôme le plus important. On peut également constater une sensation d’oreille bouchée (plénitude auriculaire).
  • L’OME n’engendre pas de douleurs, ni de symptômes d’infection. Un enfant peut aussi présenter des symptômes d’infection aiguë associée à un épisode d’infection respiratoire tout en souffrant d’une OME. Dans ce cas, on prendra une décision thérapeutique en fonction des résultats d’observation de la membrane tympanique : un patient atteint d’otite moyenne aiguë présente une membrane tympanique bombée.
  • En cas d’OME, la membrane tympanique est en position normale, neutre ou en rétraction.
  • L’aspect de la membrane tympanique varie grandement : elle peut être transparente aux reflets brillants ou gris terne. Le diagnostic ne peut être établi sur la seule base de l’aspect de la membrane tympanique.
  • L’épanchement entraîne une mobilité réduite de la membrane tympanique.
  • L’otoscopie pneumatique ou la tympanométrie est nécessaire au diagnostic .
  • Un tympanogramme normal exclut l’épanchement dans l’oreille moyenne et l’OME. Un tympanogramme anormal ne permet pas de différencier l’otite moyenne aiguë, ses séquelles sécrétoires et l’OME. Voir l’article sur la tympanométrie

    Guide de pratique clinique

    Tympanométrie

    .

  • La HAS et la société française d’ORL ont établi des recommandations sur la prise en charge des otites séromuqueuses. 
  • En l’absence de situation à risque (voir info complémentaire), une consultation ORL à la recherche d’une baisse d’audition doit être envisagée pour un épanchement persistant de plus de 3 mois (voir algorithme d’orientation ​​HAS 2017)

​Selon la HAS, les situations à risque suivantes nécessitent un avis spécialisé sans attendre les 3 mois de persistance de l’épanchement : 

  • pathologie vélaire
  • trisomie 21
  • surdité préexistante
  • troubles d’acquisition de la parole, du langage
  • troubles du développement et du neuro-développement
  • handicap visuel
  • suspicion de rétraction tympanique.​

Références

​HAS. Fiche Pertinence des soins. Pose d’aérateurs transtympaniques dans l’otite moyenne séreuse et séromuqueuse chronique bilatérale chez l’enfant. Mars 2017.​

Recommandations de pratique clinique - Prise en charge thérapeutique des OSM de l’enfant - Société française d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - 2016​

Date de modification

23/02/2024

Auteurs

Scheer, Jordan; Thebault, Jean-Laurent

  • Ne pas traiter une OME asymptomatique avec des antibiotiques.
  • Les corticoïdes, les antihistaminiques, le montélukast et les décongestionnants n’ont aucun effet significatif sur la guérison de l’OME C
    Steroids (oral or topical intranasal) may not have beneficial effect on hearing loss associated with otitis media with effusion (OME) in children.
    .
    • Cependant, si le patient a constamment le nez bouché et qui coule, on recommande un traitement symptomatique du nez avec un corticoïde par voie nasale, par exemple, pendant la période de suivi.
  • Si on observe un épanchement dans l’oreille moyenne pendant plus de 3 mois sans interruption, il faut consulter un ORL concernant le traitement (orientation non urgente).
  • Il peut être utile d’attendre plus longtemps (6 mois) si
    • l’OME est unilatérale
    • le tympanogramme indique une pression négative de l’air mais que l’on constate un pic (courbe de type C, l’oreille moyenne n’est pas complètement remplie de liquide d’épanchement), illustration Figure
      1
    • le début de l’été est proche (la guérison spontanée est fréquente lorsque l’exposition aux infections est limitée).
  • Traitement chirurgical
    • La décision de traiter doit toujours être prise au cas par cas. Cela dépend de nombreux facteurs de pronostic, tels que l’âge de l’enfant, le développement de la parole, les maladies sous-jacentes, si l’OME est unilatérale ou bilatérale, ainsi que de la saison.
    • On traitera d’abord l’OME par l’insertion d’aérateurs transtympaniques et si nécessaire, par adénoïdectomie.
  • Si un long moment s’est écoulé depuis l’acceptation de la procédure d’insertion des aérateurs transtympaniques, vérifier l’état de la membrane tympanique par tympanométrie en soins ambulatoires, par exemple une semaine avant la date planifiée de la procédure.Si l’OME semble guérie, on contactera la clinique où la procédure doit être réalisée.
Figure 1. Tympanogramme de types C et A. La différence entre les tympanogrammes de type C (à gauche) et de type A (à droite) réside dans l’emplacement de leur pic (sur l’axe X). Sur l’illustration de gauche, le relevé de pression inférieur à –200 dPa (vide relatif) évoque une mauvaise ventilation de l’oreille moyenne.

Illustration : Aino Ruohola ; texte : Aino Ruohola et Paula Tähtinen

  1. Rosenfeld RM, Shin JJ, Schwartz SR et al. Clinical Practice Guideline: Otitis Media with Effusion (Update). Otolaryngol Head Neck Surg 2016;154(1 Suppl):S1-S41. PubMed
  2. Helenius KK, Laine MK, Tähtinen PA et al. Tympanometry in discrimination of otoscopic diagnoses in young ambulatory children. Pediatr Infect Dis J 2012;31(10):1003-6. PubMed
  3. National Institute for Health and Clinical Excellence. NICE Guideline 60: Surgical management of otitis media with effusion in children. London: National Institute for Health and Clinical Excellence, February 2008
  4. Paradise JL, Feldman HM, Campbell TF et al. Tympanostomy tubes and developmental outcomes at 9 to 11 years of age. N Engl J Med 2007;356(3):248-61. PubMed
  5. Paradise JL, Campbell TF, Dollaghan CA et al. Developmental outcomes after early or delayed insertion of tympanostomy tubes. N Engl J Med 2005;353(6):576-86. PubMed
  6. Chonmaitree T, Saeed K, Uchida T et al. A randomized, placebo-controlled trial of the effect of antihistamine or corticosteroid treatment in acute otitis media. J Pediatr 2003;143(3):377-85. PubMed

Tympanogramme de types C et A. La différence entre les tympanogrammes de type C (à gauche) et de type A (à droite) réside dans l’emplacement de leur pic (sur l’axe X). Sur l’illustration de gauche, le relevé de pression inférieur à –200 dPa (vide relatif) évoque une mauvaise ventilation de l’oreille moyenne.

Illustration : Aino Ruohola ; texte : Aino Ruohola et Paula Tähtinen