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2023/06
2023/11
Guides de pratique clinique
Cancer du testicule
20/01/2023
Libre d'accès

  • Jusqu’à preuve du contraire, toute masse testiculaire palpable doit être considérée comme un cancer.
  • La sensibilité de l’examen échographique est presque de 100 % ; y recourir si on soupçonne une tumeur solide ou que l’évaluation clinique de la masse présente dans le scrotum est douteuse.
  • En cas de suspicion de cancer, le prélèvement d’un échantillon de tissu à travers le scrotum est contre-indiqué.
  • Le pronostic du cancer du testicule est bon.
  • L’auto-examen des testicules est important, en particulier chez les personnes appartenant à un groupe à risque. Les patients d’un groupe à risque sont ceux dont le père ou le frère ont été diagnostiqués avec un cancer du testicule, ainsi que les patients traités pour cryptorchidie.

  • Le cancer du testicule est relativement rare (1–1,5 % de tous les cancers chez l’homme), mais il s’agit du cancer le plus fréquent chez l’homme jeune âgé de 15–35 ans. Dans le monde, plus de 74 000 nouveaux cas ont été détectés en 2020 . L'incidence maximale se situe entre l'âge de 30–34 ans, soit environ 19/100 000 hommes annuellement.
  • L'absence de descente des testicules (cryptorchidie) et les facteurs héréditaires sont les facteurs de risque de cancer du testicule. La contribution de facteurs environnementaux est également démontrée.
  • Plus de 90 % des cancers du testicule sont issus des cellules germinales. Les tumeurs germinales se subdivisent en deux catégories histologiques principales : les séminomes et les autres tumeurs germinales, dites non-séminomes.

  • Le symptôme de présentation le plus fréquent est le gonflement d’un testicule.
  • La douleur testiculaire est le symptôme de présentation chez un patient sur cinq et dans environ 10 % des cas, les symptômes sont dus à une maladie métastatique. Parmi ces symptômes, citons douleur abdominale, dorsalgie, dyspnée et hémoptysie. Environ 5 % des patients présentent une gynécomastie.
  • La palpation de la tumeur révèle une masse solide ou caoutchouteuse à l’intérieur du testicule.
  • L’échographie du scrotum est l’examen d’imagerie de première intention. Selon les connaissances actuelles, la micro-lithiase testiculaire n’augmente pas le risque de cancer du testicule. Illuminer le scrotum avec une lampe permet de différencier une tumeur cancéreuse qui ne laisse pas passer la lumière, d’une hydrocèle ou d’une spermatocèle.
  • La sensibilité de la tomodensitométrie (CT) dans la détection des métastases est bonne et cet examen est indiqué chez tous les patients afin de déterminer le grade de la maladie.
  • Il existe des marqueurs tumoraux sériques du cancer du testicule (l’alpha-fétoprotéine, la gonadotrophine chorionique humaine et la lactate déshydrogénase), à la fois utiles au diagnostic et à la surveillance. Cependant, une valeur normale des marqueurs tumoraux n’exclut pas la possibilité d’un cancer du testicule, ce qui explique le peu d’intérêt de ces tests en soins de première ligne.

  • La première option de traitement du cancer du testicule est l’ablation chirurgicale du testicule et du cordon spermatique atteint par une incision dans la région inguinale. On peut remplacer le testicule évidé par une prothèse testiculaire.
  • Selon le stade de la maladie, la chirurgie peut être suivie de radiothérapie et de chimiothérapie adjuvantes, d'une dissection des ganglions lymphatiques rétro-péritonéaux ou de la combinaison de celles-ci.
  • Éviter les traitements supplémentaires si le cancer est localisé au testicule. Si la maladie réapparaît, les résultats de traitement par thérapie oncologique sont aussi bons que ceux qu'on obtient par thérapie adjuvante immédiate.

  • Plus de 95 % des patients sont vivants cinq ans après le diagnostic. Même en cas de récidive de la maladie, le pronostic est généralement bon.
  • La surveillance repose sur l'examen physique, qui comprend la palpation des ganglions lymphatiques et de l'abdomen, ainsi que la détermination des marqueurs tumoraux. L’examen d’imagerie le plus important est la tomodensitométrie, ce qui explique que le suivi se déroule principalement dans les hôpitaux.
  • Le programme de surveillance dépend du type de tumeur, du niveau des marqueurs tumoraux et du traitement adjuvant administré.

  1. Pierorazio PM, Albers P, Black PC ym. Non-risk-adapted Surveillance for Stage I Testicular Cancer: Critical Review and Summary.Eur Urol 2018;73(6):899-907.PubMed
Auteurs : Raitanen, Mika