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2017/10
2017/10
Guides de pratique clinique
Réaction aiguë au stress et syndrome de stress post-traumatique (SSPT)
25/08/2017
Libre d'accès
Ce guide de pratique clinique européen n’a pas encore été contextualisé par l’équipe éditoriale

  • Les réponses psychologiques aux événements extrêmement traumatiques sont souvent divisées en deux catégories : les réactions au stress et les troubles liés au stress.
    • Une réaction au stress est par principe une réaction normale à un événement très traumatique et ne nécessite pas toujours d'aide médicale.
    • Un trouble lié au stress nécessite généralement une intervention médicale.
  • Envisager la possibilité d'un trouble de stress post-traumatique si le patient a fait l'expérience d'un incident ou d'un événement particulièrement stressant et psychologiquement traumatique au cours des six derniers mois.

  • Après une catastrophe majeure, 50–90 % des personnes impliquées feront au moins l'expérience d'un bref choc dû au stress, qui remplit généralement les critères d'une réaction aiguë au stress. Les symptômes présents en phase aiguë ne sont pas nécessairement suggestifs du développement de troubles à long terme.
  • On estime que l'incidence au cours de la vie du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est de 1–11 %, selon le groupe étudié et le sexe de l'individu. De plus, jusqu'à 15 % de la population fera l'expérience de formes modérées de cette pathologie. La proportion des personnes touchées peut être considérablement plus élevée dans les populations prédisposées.
  • Les troubles liés au stress surviennent chez les personnes de tout âge, y compris les enfants.
  • Les causes typiques de ce trouble sont les accidents majeurs, les actes de guerre et de terrorisme, le fait d'être témoin ou victime de violence et le viol chez les femmes.
  • Une nette majorité des patients présentant un SSPT présenteront aussi un ou deux autres problèmes de santé mentale au cours de leur vie, généralement l'alcoolisme ou un trouble affectif.

Symptômes

  • Les symptômes physiques et émotionnels du trouble d'anxiété généralisée apparaissent dans l'heure qui suit l'événement stressant, y compris éventuellement des symptômes liés à l'humeur et au comportement social. Après l'exposition à un événement stressant, les symptômes doivent commencer à s'estomper dans les 8 heures. Si l'exposition à l'événement stressant est prolongée, les symptômes peuvent persister jusqu'à 48 heures.
  • Les symptômes disparaissent généralement complètement dans les 72 heures.

Diagnostic différentiel et examens

  • On peut aussi attribuer des symptômes aigus similaires à une maladie physique, un empoisonnement ou à la complication d'une blessure.
  • Trouble panique
  • Le diagnostic repose sur l'observation et l'écoute du patient.

Traitement

  • Dans le cas d'un incident majeur, les recommandations générales détaillées ci-dessous sont à suivre.
  • Les hypnotiques ou benzodiazépines à courte durée d'action peuvent être prescrites pendant quelques jours pour traiter les troubles du sommeil et les symptômes d'anxiété.

Symptômes

  • Les symptômes sont identiques à ceux du syndrome de stress post-traumatique mais apparaissent 2–28 jours après l'évènement source de stress et on observe souvent également des symptômes dissociatifs.

Traitement

  • Stabilisation des réponses au stress intense, offre de contacts et de soutien psychosocial supplémentaires, ainsi qu'assistance aux capacités d'adaptation
  • Dans les cas graves, on peut commencer la médication par antidépresseurs et/ou la psychothérapie cognitivo-comportementale ciblée, comme dans le SSPT.

Recommandations générales

  • Proximité
  • Immédiateté
  • Expectatives
  • Simplicité

Recommandations de premiers soins psychologiques

  • Aider la personne à répondre aux besoins de base (nourriture, logement, soins médicaux d'urgence)
  • Écouter les personnes qui souhaitent partager leurs expériences. Se rappeler qu'il n'y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de ressentir ou de vivre des événements.
  • Essayer de rester aimable, compatissant et d'un optimisme réaliste, même si la personne est difficile et exigeante.
  • Donner des informations aussi précises que possible à propos de l'accident ou de la catastrophe et des opérations de sauvetage en cours.
  • Aider la personne à contacter ses amis et les membres de sa famille.
  • Garder les familles groupées autant que possible.
  • Donner des conseils pratiques qui permettent à la personne de se prendre en charge elle-même.
  • Encourager et orienter la personne afin qu'elle puisse si possible répondre à ses propres besoins.
  • Aider la personne à contacter les autorités et les organisations locales.
  • Rappeler que l'aide et le soutien arrivent (si tel est les cas).

Consignes particulières pour les médecins

  • Si possible, envisager la possibilité de lésions multiples et être attentif aux maladies physiques ou psychologiques qui existaient avant le moment de la catastrophe.
  • Déléguer autant que possible les premiers secours psychologiques aux volontaires spécialisés de l'équipe de sauvetage (les travailleurs para-professionnels).
  • Transférer les personnes en état de choc lié au stress sévère vers la zone prévue à cet effet pour qu'elles soient soignées et observées par l'équipe de crise. Essayer d'identifier les victimes sujettes à la panique, afin d'éviter toute propagation de panique.
  • Éviter, si possible, l'utilisation de médicaments psychopharmacologiques et ne pas utiliser d'alcool à des fins médicales.
  • Agir avec calme et être un exemple pour les autres.

Organiser le suivi psychologique

  • L'organisation des interventions médico-psychologiques, autrement dit le suivi psychologique, relève de la responsabilité des professionnels de la santé. Les travailleurs para-professionnels peuvent continuer à offrir certaines formes de soutien psychologique.
  • De manière à permettre aux victimes de se prendre en charge elles-mêmes, mettre gratuitement à disposition tous renseignements écrits et électroniques, organiser des réunions et discussions, etc.
  • Référer les personnes présentant dès le début de sévères symptômes liés au stress vers leur centre de santé ou vers l'équipe de gestion de crise de la médecine du travail ou tout organe similaire.
  • Une séance de désamorçage du stress doit être organisée pour le personnel de sauvetage et le personnel médical impliqués dans une opération de sauvetage stressante, en général le jour de l'incident ou dans les 24 heures. La démobilisation est programmée quand les opérations de sauvetages sont complètement terminées.
  • Si nécessaire, il est possible d'organiser une séance de débriefing psychologique pour les groupes de membres du personnel (10–15 personnes par groupe), 1–5 jours après l'incident, en particulier si le même groupe de personnes doivent encore travailler ensemble à l'avenir. Un débriefing peut améliorer la capacité de travail future du groupe.
  • Dans certains cas, le débriefing peut aussi être bénéfique à un groupe homogène de victimes, par exemple les ouvriers d'un site industriel qui vont continuer à travailler ensemble après l'incident. La participation aux débriefings psychologiques est entièrement volontaire (à moins que cela ne fasse partie des tâches professionnelles de la personne).
  • Les séances de débriefing de groupe ne remplacent pas la nécessité de recours à l'intervention de crise individuelle et il n'y a aucune preuve que le débriefing psychologique soit efficace dans la prévention du développement du SSPT B
    Single session individual psychological debriefing appears to be no useful for the prevention of post-traumatic stress disorder after traumatic incidents.
    .
  • Le débriefing ne doit pas servir de suivi psychologique lors d'évènements perturbants plus fréquents, pour lesquels des renseignements adéquats, des conseils et l'occasion de discuter avec un professionnel doivent être considérés comme des moyens de soutien appropriés pour les victimes et leurs familles.
  • Il est possible de proposer la poursuite du traitement, surtout au sein de groupes, sous forme de groupes de soutien dirigés par un professionnel dûment formé.
  • Orienter ceux qui ont besoin de conseils, d'aide ou de tout autre soutien fournis par les services sociaux vers le service approprié.
  • Envisager l'organisation de la revalidation rapidement si les problèmes psychosociaux se prolongent. La disponibilité de la revalidation spécifique au SSPT est souvent limitée.

Symptômes

  • L'événement traumatique est revécu de manière persistante
    • Récurrence des souvenirs pénibles de l'événement
    • Cauchemars à propos de l'événement
    • Épisodes de flash-back dissociatifs et sentiment de revivre l'événement
    • Détresse intense lors de l’exposition à des rappels de l'événement traumatisant
    • Réactions physiologiques dans le cadre de l’exposition à des stimuli similaires à un aspect de l'événement traumatisant
  • Évitement persistant des stimuli associés au traumatisme et émoussement de la réactivité générale
    • Tentative d'éviter les pensées, sentiments, endroits ou personnes associés au traumatisme
    • Incapacité à se souvenir d'éléments importants du traumatisme
    • Réduction de l'intérêt pour des activités importantes, sentiment de détachement, gamme restreinte d'humeurs, sentiment que l'avenir est compromis
  • Symptômes persistants de sensibilisation émotionnelle ou état d'hyperalerte 
    • Difficulté à s'endormir ou à rester endormi 
    • Irritabilité ou crises de colère 
    • Difficultés de concentration 
    • Hypervigilance 
    • Réaction de sursaut exagérée
  • Selon les critères du DSM-5 adoptés en 2013, les altérations négatives de la cognition et de l'humeur sont présentées comme un groupe distinct de symptômes.
  • Le diagnostic de SSPT est généralement envisageable quand les symptômes persistent depuis 4 semaines ou plus. Le délai entre l'événement traumatique et le début des symptômes ne doit pas excéder 6 mois, la causalité étant généralement douteuse au-delà.
  • Les critères diagnostiques de SSPT spécifient que la personne doit avoir été exposée à un événement qui serait susceptible de causer une souffrance omniprésente chez quasi tout le monde.

Diagnostic différentiel

  • Trouble de l'anxiété généralisé sans impact d'un évènement traumatique antérieur
  • Trouble panique
  • Trouble dissociatif
  • Phobie spécifique
  • Réaction dépressive prolongée après un traumatisme
  • Troubles de l'ajustement et autres réactions au stress sévère
  • Rechute d'un trouble mental suivant l'exposition au stress

Examen diagnostique

  • Entretien minutieux avec le patient et anamnèse détaillée des symptômes, de préférence à l'aide de questionnaires standardisés
  • Examen par un psychologue clinicien
  • Exclusion des causes physiques de l'hyperactivité du système autonome (par ex. hyperthyroïdie, facteurs responsables de la sécrétion excessive d'adrénaline, prise de stimulants)

Psychothérapie

  • Une relation thérapeutique à composante psychothérapeutique établie, par exemple, avec le personnel du centre de santé ou les services de médecine du travail. Ce type d'intervention comprend le suivi du patient et lui offre l'occasion de parler avec du personnel formé à la gestion de crise, mais il ne s'agit pas encore de soins dispensés par un psychothérapeute formé professionnellement.
  • Thérapie de soutien effectuée par un médecin généraliste, souvent combinée à une pharmacothérapie.
  • Dans les cas sévères, intervention précoce avec thérapie d’exposition ou thérapie cognitivo-comportementale brève dans une unité de santé mentale ou par un thérapeute privé.
  • Hospitalisation pour examens complémentaires et traitement dans le service psychiatrique d'un hôpital général ou en régime libre dans un hôpital psychiatrique, pour les patients dont la réponse au traitement est insuffisante ou chez qui la capacité fonctionnelle est réduite de façon significative.
  • Si les troubles perdurent plus de trois mois, thérapie cognitivo-comportementale focalisée sur le traumatisme (voir

    Guide de pratique clinique

    Psychothérapie cognitive

    ) ou désensibilisation et reprogrammation par mouvements des yeux (EMDR - Eye Movement Desensitization and Reprocessing) dans une unité de santé mentale ou par un thérapeute privé C
    Trauma-focused cognitive behavioural therapy/exposure therapy (TFCBT) and eye movement desensitisation and reprocessing (EMDR) may be more effective treatments than waitlist/usual care in reducing symptoms of post-traumatic stress disorder (PTSD).
    .

Pharmacothérapie

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Auteurs : Ponteva, Matti