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2017/10
2017/10
Guides de pratique clinique
Dysphagie et sensation de boule dans la gorge (boule pharyngée)
1/03/2017
Libre d'accès
Ce guide de pratique clinique européen n’a pas encore été contextualisé par l’équipe éditoriale

  • Identifier toute dysphagie et référer le patient sans délai vers des examens complémentaires. Différencier la dysphagie de la sensation de boule dans la région pharyngée (sensation de boule dans la gorge).
  • En cas de suspicion de sensation de boule dans la gorge, toujours exclure la possibilité d’un trouble organique.
  • La dysphagie est un symptôme rare et sévère en comparaison avec d’autres symptômes abdominaux supérieurs.
  • La dysphagie peut également être la manifestation d’une affection neurologique, habituellement accompagnée d’autres symptômes.

  • Dans la dysphagie, la nourriture ne progresse pas au-delà de la bouche ou du pharynx ou reste coincée dans l’œsophage après la déglutition (phases orale, pharyngée et œsophagienne de la déglutition).
  • La sensation de boule se manifeste comme une sensation intermittente ou permanente de masse, de pression ou d’inconfort au milieu de la gorge, à l’ouverture supérieure de l’œsophage. On n'observe habituellement aucune douleur, ni difficulté à avaler, ni perte de poids.

  • Habituellement, les patients ne consultent un médecin que lorsque les symptômes ont duré quelques semaines ou quelques mois, voire plusieurs années. Une aggravation rapide des symptômes ou une dysphagie gênante les pousse à consulter plus rapidement.
  • On peut classer les causes neurologiques de dysphagie comme suit :
    • lésion du motoneurone supérieur (paralysie pseudobulbaire ; par ex., séquelles d’un infarctus cérébral)
    • lésion du motoneurone inférieur (paralysie bulbaire ; par ex., SLA)
    • maladie de la jonction neuromusculaire (myasthénie grave

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      Myasthénie auto-immune

      )
    • maladie musculaire.
  • La dysphagie est rarement le seul symptôme en cas de troubles neurologiques et ne se développe souvent qu'à un stade avancé de la maladie. La sclérose latérale amyotrophique (SLA

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    Sclérose latérale amyotrophique (SLA)

    ) est l’une des rares maladies neurologiques où la dysphagie seule peut être le premier symptôme.
  • La sensation de boule dans la gorge est plus fréquente chez les jeunes et chez les femmes. On peut l'associer aux difficultés psychologiques rencontrées par le patient et les symptômes sont souvent liés à l’anxiété générée par l’éventualité d’un cancer.

Causes bénignes

  • Tumeurs bénignes de la tête et du cou 
  • Hypertrophie des amygdales, ostéophyte de la colonne cervicale 
  • Œsophagite et sténose causées par un reflux gastro-œsophagien (RGO)
  • Spasme du sphincter supérieur de l’œsophage
  • Tumeur, hyperplasie de la thyroïde 
  • Diverticule de l'œsophage 
  • Anneaux œsophagiens congénitaux 
  • Sténose œsophagienne cicatricielle résultant d’une lésion corrosive 
  • Troubles de la motilité de l’œsophage (achalasie, spasmes diffus ou œsophage casse-noisettes) 
    • La cause la plus fréquente de dilatation œsophagienne est l’achalasie (trouble de l’ouverture du sphincter inférieur de l'œsophage associé à un trouble de la motilité du corps de l'œsophage).
  • Maladies systémiques qui altèrent la motilité œsophagienne (sclérodermie)
  • Hernie diaphragmatique importante

Causes malignes

  • Cancer de la tête et du cou

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    Cancers de la tête et du cou

     
  • Cancer œsophagien 
  • Cancer du cardia 
  • Tout autre cancer intrathoracique (cancer du poumon ou de la plèvre).

Facteurs de risque

  • Les facteurs de risque du carcinome épidermoïde œsophagien sont le tabagisme et l’alcool, surtout si leur consommation est combinée et excessive.
  • Les facteurs de risque les plus importants d’adénocarcinome sont le RGO sévère durant plusieurs années et l'œsophage de Barrett.

Causes neurologiques

  • Facteurs psychologiques
  • Spasme du sphincter supérieur de l’œsophage
  • Symptômes de reflux œsophagien acide
  • Ostéophyte de la colonne cervicale 
  • Hyperplasie ou tumeur de la thyroïde

Anamnèse

  • À quel niveau la déglutition s'arrête-t-elle : dans la bouche, le pharynx ou l’œsophage ?
    • La sensation de boule dans la gorge n’est généralement présente qu'en cas de déglutition d’air et disparaît avec l’ingestion de nourriture.
  • Le patient a-t-il présenté des symptômes œsophagiens dans le passé et en particulier des symptômes de RGO (pyrosis, régurgitation d'acide gastrique, difficulté à avaler, hernie diaphragmatique) ?
  • Une lésion corrosive a-t-elle précédé l’apparition des symptômes (médicaments, ingestion accidentelle d’une substance corrosive) ?
  • Les symptômes actuels se sont-ils aggravés depuis leur apparition ?
  • Le patient présente-t-il des symptômes systémiques, des changements de son état de santé, une perte de poids ?
  • Le patient présente-t-il d’autres symptômes ou des symptômes neurologiques ?
  • Depuis combien de temps les symptômes durent-ils ?

Dysphagie aiguë

  • Une douleur intense, de la fièvre et des signes de choc peuvent suggérer une perforation de l’œsophage, qui est une urgence vitale (20 à 50 % de mortalité).
  • Une douleur vive de l’épigastre ou une douleur thoracique peuvent suggérer une hernie diaphragmatique étranglée.
  • Dysphagie aiguë associée à des signes d’infection : pharyngite ou abcès pharyngé

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    Maux de gorge et angine

    . Toujours garder à l’esprit la possibilité d’une épiglottite lorsque le patient présente de la fièvre et une aggravation de son état général .
  • Si un corps étranger ou un morceau de nourriture s'est logé dans l’œsophage, déterminer la cause du blocage.
  • Lorsqu’elle est associée à des symptômes neurologiques, la dysphagie peut suggérer une ischémie vertébro-basilaire. Parmi les autres symptômes de troubles de la circulation postérieure, citons l'hémiparésie et les troubles sensoriels unilatéraux, les vertiges, la difficulté à parler et la diplopie.

Dysphagie qui dure depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois

  • Une dysphagie qui se développe lentement sur quelques semaines ou quelques mois et associée à une perte de poids est fortement suggestive d’une tumeur chez la personne âgée et peut suggérer une achalasie ou une sténose liée à une maladie du reflux chez la personne plus jeune.
  • Une douleur intense de courte durée associée au passage d’un morceau de nourriture est évocatrice du développement d’une sténose œsophagienne (maligne ou bénigne).
  • Si la dysphagie est l'unique symptôme présent, envisager aussi l’éventualité d’une sclérose latérale amyotrophique ; d’autres signes neurologiques conduiront au diagnostic de ces maladies.

Dysphagie chronique qui dure depuis plusieurs années

  • La dysphagie intermittente qui dure depuis plus d’un an est évocatrice d’un trouble fonctionnel de l’œsophage. Le plus fréquent d’entre eux est l’achalasie.
  • Les symptômes intermittents qui ne semblent pas être liés à la consistance des aliments avalés peuvent indiquer un problème psychogène (par ex. l’anorexie, voir ).
  • Peut s'associer aux maladies neurologiques avancées.

Examens en soins de première ligne

  • L'examen clinique est l'examen de première ligne : inspection de la bouche et du pharynx, palpation du plancher buccal, de la langue et des amygdales, palpation des ganglions lymphatiques locaux et du cou, examen des nerfs crâniens
  • Radiographie thoracique, ECG, formule sanguine et numération des plaquettes, CRP et VS
  • Laryngoscopie indirecte pour la partie inférieure du pharynx et larynx
  • Si le patient est capable d’avaler normalement et si la nourriture semble bloquée plus bas, la fibroscopie digestive est l'examen de choix. Habituellement, les observations macroscopiques sont suffisantes pour différencier une lésion bénigne (œsophagite, sténose, diverticule) d'un cancer en tant que cause de dysphagie. L’histologie confirme les résultats. Une dilatation de l’œsophage suggère une achalasie, mais le diagnostic de troubles fonctionnels n'est pas fiable par œsophagoscopie.
  • La radiographie thoracique est indiquée en cas de sensation prolongée de boule dans la gorge.

Examens ORL et de chirurgie gastrique

  • La naso-laryngoscopie réalisée sous anesthésie locale à l’aide d’une caméra à fibre optique souple est un examen important. L'évaluation endoscopique de la déglutition (EEFO) peut également être effectuée par un ORL/phoniatre. Pendant l’examen, on utilise un endoscope flexible pour observer la progression de liquides de différentes consistances dans la bouche et le pharynx.
  • L'endoscopie de l’hypopharynx et de la partie supérieure de l’œsophage sous anesthésie générale à l’aide d’un endoscope rigide est l'examen de choix, du moins chez les patients dont les symptômes de dysphagie sont localisés autour de l’hypopharynx et lorsque les symptômes et autres résultats laissent fortement présager une tumeur maligne.
  • Dans les cas où il n’est pas possible de parvenir à un diagnostic grâce à l’endoscopie, un examen en double contraste de l’œsophage est recommandé (la vidéo-fluorographie utilise un fluoroscope pour observer la progression de la substance barytée ingérée depuis la cavité buccale jusqu’à l’estomac).
  • Si on soupçonne que la cause de la dysphagie se trouve dans l’œsophage, une œsophagoscopie est nécessaire.
  • Si les symptômes de sensation de boule dans la gorge persistent, le patient doit consulter un ORL. Voir aussi pharyngite chronique

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    .
    • Radiographie de l’hypopharynx et de l’œsophage
    • Si nécessaire, réaliser une hypopharyngo-œsophagoscopie sous anesthésie générale à l’aide d’un endoscope rigide.
    • Échographie du cou
  • Indications de l’examen radiographique de l’œsophage et de l’estomac :
    • L'évaluation de la dilatation œsophagienne n'est possible de façon fiable que grâce à un examen radiographique.
    • L'examen radiographique est plus fiable que l'endoscopie pour évaluer la taille et la localisation des diverticules œsophagiens.
    • Également utile pour évaluer la taille et le type d’hernie diaphragmatique.
  • Manométrie
    • Mesure manométrique de la pression œsophagienne utilisée pour analyser la fonction motrice du corps de l’œsophage, ainsi que celle des sphincters supérieur et inférieur de l'œsophage. Cet examen est indiqué lorsqu’on suspecte un trouble fonctionnel ou lorsqu’une intervention chirurgicale est prévue pour un RGO.
  • Surveillance du pH œsophagien pendant 24 heures
    • Permet de démontrer l’existence d’un reflux acide dans l’œsophage.
    • En cas de sténose œsophagienne d’origine inconnue (aucun antécédent de symptômes typiques de reflux ou de lésion corrosive), on peut déterminer le degré de reflux après dilatation de la sténose par une surveillance du pH œsophagien.

Examens neurologiques

  • Si l'on soupçonne une dysphagie d'origine neurologique, le patient a besoin de l'expertise d'un neurologue. Le choix des examens se fait en fonction des autres symptômes neurologiques présents et de l’examen physique.
  • S’il existe des raisons de suspecter une origine centrale, l'IRM cérébrale est indiquée. Elle pourrait révéler la cause d’une paralysie bulbaire ou pseudo-bulbaire.
  • Le diagnostic de SLA et de myasthénie grave se fait principalement par électromyogramme (EMG).
  • En cas de suspicion d'une maladie musculaire, il pourrait s'avérer nécessaire de compléter l'EMG par d'autres examens spécialisés, comme l'IRM musculaire et la biopsie musculaire.

Sténose œsophagienne

  • La dilatation endoscopique est le traitement de choix.
  • Si la sténose est causée par un RGO

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    Maladie du reflux gastro-œsophagien

    , la prévention du reflux acide est principalement assurée par le recours aux médicaments ou si nécessaire, par chirurgie anti-reflux.
  • Il est possible de répéter la dilatation œsophagienne si nécessaire.

Carcinome

  • Si la tumeur n’adhère pas aux structures thoraciques adjacentes (trachée, aorte, médiastin) ou n’a pas métastasé, le traitement de première ligne est la résection, seule ou combinée à la chimiothérapie et éventuellement à la radiothérapie. L’œsophage réséqué est remplacé par un tube reconstruit à partir de l’estomac ou de l’intestin.
  • Dans les autres cas, le traitement est palliatif. Le traitement vise à maintenir la perméabilité de l’œsophage pour permettre l'alimentation. L’insertion d’un stent œsophagien est l’approche la plus couramment utilisée.

Troubles de la fonction motrice œsophagienne

  • Les interventions qui améliorent la capacité du patient à manger en cas d'achalasie sont la dilatation endoscopique par ballonnet du sphincter inférieur de l'œsophage et l'incision chirurgicale de ses muscles (myotomie de Heller). La chirurgie est recommandée pour les patients plus jeunes, pour les autres, on recommande la dilatation par ballonnet.
  • Les spasmes œsophagiens diffus et l’œsophage casse-noisettes se traitent par inhibiteurs calciques, comme la nifédipine. Si les symptômes sont graves, il est également possible d’inciser la couche musculaire de l’œsophage.

Diverticule œsophagien

  • Si le diverticule est symptomatique (dysphagie ou régurgitation), la résection chirurgicale est indiquée.

Maladies neurologiques

  • Voir les articles se rapportant à chaque maladie (liens ci-dessus).

Suspicion de sensation de boule dans la gorge

  • Rassurer le patient sur l’origine fonctionnelle du trouble.
  • Anti-acides ou inhibiteurs de la pompe à protons

  • Revues Cochrane
  • Autres résumés des preuves
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  • Autres ressources Internet
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  • Littérature
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  1. Harar RP, Kumar S, Saeed MA et al. Management of globus pharyngeus: review of 699 cases. J Laryngol Otol 2004;118(7):522-7. PubMed
  2. McGlashan JA, Johnstone LM, Sykes J et al. The value of a liquid alginate suspension (Gaviscon Advance) in the management of laryngopharyngeal reflux. Eur Arch Otorhinolaryngol 2009;266(2):243-51. PubMed
  3. Dumper J, Mechor B, Chau J et al. Lansoprazole in globus pharyngeus: double-blind, randomized, placebo-controlled trial. J Otolaryngol Head Neck Surg 2008;37(5):657-63. PubMed
Auteurs : Mäkitie, Antti; Sihvo, Eero; Atula, Sari